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Un élan de solidarité

              pour l’Ukraine

En premier lieu je voudrais remercier le BMW Moto Club, ses membres et son comité pour le soutien financier qui nous a permis de réaliser cette mission.

Nous sommes partis le dimanche 20 mars 2022 pour 1800 kms et 23h d’autocar, à travers la Suisse, l’Allemagne, la Tchéquie et la Pologne, en direction de la frontière entre la Pologne et l’Ukraine dans la ville de Przemysl.

Une tonne de matériel médical, vivres, couches pour bébé et autres était du convoi

Sur place, nous avons pris 2 voitures de location qui nous ont permis de remplir la mission.

Lors de notre reconnaissance à la frontière elle-même à Médyka, nous avons pu constater le gaspillage et la désorganisation.

Des tas de matériel et autres jonchent le sol où les gens viennent se servir selon leurs besoins.

Il y a aussi des semi-remorques entiers pleins de vêtements, mais personne pour les décharger et les trier.

Il y a même des personnes venues de leur plein gré, dévouement certes mais aussi amateurisme.

Grâce à plusieurs contacts sur place, nous avons pu nous assurer que la tonne de matériel amenée parviendrait de manière certaine directement en Ukraine.

Quand nous sommes allés livrer le matériel, nous avons eu la surprise de découvrir un musée moto chez un particulier.

Nous avons travaillé à Przemysl au Tesco, un ancien centre commercial désaffecté. La partie avant qui recensait des boutiques a servi de zone de rassemblement pour les réfugiés ayant une destination et en attente de transport.
La partie arrière, grande comme une fois et demie la Migros de Balexert, abrite environ 2500 à 3000 réfugiés entassés sur des lits de camp et en attente soit d’un pays de destination, soit d’un transport.

Nous avons commencé les travaux d’enregistrement des réfugiés que nous pourrions emmener en Suisse, sachant que nous ne nous contenterions pas de transporter les réfugiés et de s’en débarrasser, si je peux dire, dans un centre pour réfugiés mais que nous avions à cœur de leur fournir des familles d’accueil, sans savoir si nous en aurions assez en partant de Genève. En fonction du nombre de familles d’accueil, il a fallu sélectionner les femmes seules, les femmes avec enfants ou les groupes familiaux, nous assurant de la place nécessaire pour prendre également leurs affaires mais surtout de les loger en Suisse.

De nombreuses femmes, enfants et personnes âgées comptaient sur nous. Les familles d’accueil que nous avions à disposition ne pouvaient pas accueillir un groupe familial de 7 ou 8 personnes; il a donc fallu dire non à certaines personnes.

D’autre part, quand nous étions sur le parking du Tesco, nombre d’individus voulaient forcer le passage pour monter à tout prix dans le car et il fallait les refuser, il fallait leur faire comprendre que dans le centre d’enregistrement Tesco il y avait des familles, des femmes et des enfants qui attendaient depuis plusieurs jours; ils étaient donc prioritaires.

Jeudi matin nous avons embarqué nos réfugiés dans le car, prêts pour le départ.

Durant l’embarquement dans le car et par crainte de ne pouvoir monter, le manque de discipline nous a contraints à faire un petit peu les gendarmes.

A peine une demi-heure après notre départ, une personne âgée qui avait des problèmes de dysenterie a malheureusement eu un petit accident. Il a fallu trouver une aire d’autoroute avec des toilettes pour qu’elle puisse se changer.

Nous avons mis 36h pour rentrer à cause d’arrêts fréquents. 2 jeunes filles d’une quinzaine d’années vomissaient énormément, pratiquement depuis le début jusqu’à la fin du parcours, à tel point qu’au milieu de la nuit sur une aire d’autoroute en Tchéquie, il a fallu mettre l’une des deux filles sous perfusion pour cause de déshydratation.

Nous nous sommes arrêtés à Fribourg pour débarquer une partie des réfugiés, puis à Lausanne et enfin nous sommes arrivés à Jussy avec les derniers réfugiés.

Un périple émouvant qui restera gravé dans nos mémoires.

Claude DUPERTUIS